Antoine Dupont, fierté du sud-ouest (La Marseillaise)
C’est la star annoncée de cette Coupe du monde 2023 organisée en France. Antoine Dupont s’y prépare depuis quatre ans. Nous l’avons rencontré lors d’un passage à Béziers au début de la préparation. En, toute simplicité.
Fierté locale
Chez les Dupont, le rugby est avant tout une histoire familiale. Antoine a suivi les traces de son aîné de deux ans, Clément. Le grand frère est resté dans le village et a pris la présidence du club aux côtés de Sébastien Bousquet. « Il est encore très attaché à Magnoac et particulièrement au club. L’un de ses grands-oncles a été président du club, son oncle a été entraîneur et ses cousins ont également porté le maillot. Il y a vraiment quelque chose de plus grand avec cette famille. »
Après le Magnoac FC, Antoine Dupont a continué sa formation au FC Auch, dans le Gers (2011-2014), avant de rejoindre les rangs du Castres Olympique (2014-2017) puis du Stade Toulousain, dont il en porte les couleurs depuis 2017. Pur produit du Sud-Ouest. « Il vient nous rendre encore visite régulièrement. Il est vraiment attaché à ses racines, lance le président de son premier club. Comme tout le monde le connaît depuis tout petit, peu d’habitants le sollicitent pour des photos ou des autographes. »
Élu meilleur joueur du monde en 2022, il doit cette gloire soudaine à un travail acharné et une passion sans bornes.
« Tout Magnoac, et particulièrement le club, est très fier de lui. On ne pouvait rêver meilleur ambassadeur. Malgré la notoriété et les différentes sollicitations, il est toujours resté le même. Son humilité est aussi à mettre à son crédit. Avec l’aura qu’il a aujourd’hui, il pourrait oublier d’où il vient. Mais ce n’est pas du tout le cas. On le remercie pour son attachement. »
Un garçon très dynamique
Les habitants en ont tardivement pris conscience, mais le petit Magnoacais a bien grandi. Même si certains détails du passé perdurent. « Il n’était pas hyperactif, mais il était très dynamique. Un peu casse-cou et très compétiteur surtout. À n’importe quel jeu, il se devait de tout faire pour gagner. Que ce soit au football, à la pétanque ou au rugby, c’était pour gagner. »
Responsable de l’école de rugby, Sébastien Bousquet s’occupait principalement de l’équipe où son grand frère évoluait. « Mais dans les compétitions, on partait tous ensemble », sourit-il avant de raconter l’anecdote qu’il a déjà racontée près d’une centaine de fois.
« Il y avait des tournois où les petits joueurs se demandaient combien d’essais ils marquaient. Antoine, c’était entre dix et douze essais par match. C’était extraordinaire. Sa domination sportive était telle qu’il y avait même des fois où le coach le forçait à faire des passes pour qu’il ne traverse pas tout le terrain et aille marquer tout seul. Il le forçait pourtant, mais il prenait le ballon, fonçait vers la zone d’en-but et attendait d’y être pour faire la passe à son copain », rit-il aux éclats.
Aujourd’hui, le petit rugbyman est devenu l’un des plus grands joueurs de la planète et une des grandes stars du sport français. Leader naturel dans son premier club, il l’est resté jusqu’à prendre le brassard de capitaine du XV de France. Et il fera tout son possible pour mener les Bleus à la victoire.
« Antoine, c’était entre dix et douze essais par match »