Bref on s’est entraîné au Magnoac FC
Extrait de Midi-Libre du 4/09/2023 par Paul Seidenbinder
Dans les pas d’Antoine Dupont à Castelnau-Magnoac : on s’est entraîné avec le Magnoac FC !
Midi Libre a enfilé short et crampons pour s’entraîner avec le club d’enfance d’Antoine Dupont, le Magnoac FC, qui vient de vivre quatre montées en quatre ans.
Les gars ont déconné. Troisième entraînement de la saison et seule la moitié de l’effectif senior est présente. ‘Quand on est en Fédérale 3, on ne prend pas ses vacances en août, je vous le dis!’, s’agace Rich’. Rich’, c’est le coach. Milieu de la trentaine, plus affûté que la plupart de l’équipe et l’accent du sud-ouest relativement prononcé, Rich’ a encore dû mal à digérer la pilule de la semaine passée.
‘Toute l’équipe a préféré être à la fête du village que venir s’entraîner. Je vous le dis, je les ai là (il pointe son doigt sur son cou). En plus, je vous le dis tout de suite. Aujourd’hui, on a Netflix qui s’entraîne avec nous pour un reportage.’Euh, désolé Rich’, ça n’est pas Netflix, mais seulement Midi Libre. ‘On s’en fout, c’est pareil!’ Quelques sourires cachés sont quand même visibles sur certains visages.
Le coach est particulièrement exigeant cette année. Le club a retrouvé la Fédérale 3 après avoir enchaîné quatre montées en quatre ans. Un minimum de sérieux est recommandé pour assurer le maintien.
Tu transpires le Ricard
‘Tout le monde croit qu’on est monté à ce niveau parce que Dupont met des ronds dans le club et qu’on surpaie les joueurs. De un, Dupont n’a jamais mis un centime et nous a uniquement aidés sur le côté équipementier. De deux, à part les défraiements kilométriques, très peu de joueurs sont payés. Les mecs croient qu’on est devenu des Qataris. Mais si on est monté, c’est parce qu’on a monté un projet il y a quatre ans’, promet Sébastien Bousquet, le président du club.
Pour en revenir au terrain, il a suffi de quelques minutes pour mettre les mains sur les genoux et avoir la pâteuse. ‘Max, tu transpires encore le Ricard’, lance un joueur. L’autre dément à peine. La remarque est véridique…
Castelnau-Magnoac, village Rugby
Les jeux avec ballon réveillent un peu tout le monde. Comme souvent, les avants sont un peu plus virulents que les trois-quarts. ‘Tu es obligé de mettre les crampons de 18 pour un simple entraînement’, lance le demi de mêlée à son pilier qui venait de lui marcher dessus.
Une fois la partie opposition terminée – la plus agréable –, la surprise de fin n’est pas du goût de tout le monde. ‘Bon, messieurs, il est temps de faire le physique. Trois blocs de six minutes. Trente secondes d’effort, pour 15 secondes de récupération.’Coup dur.
La bière au club house, à la fin, n’était pas de trop. Elle a permis de retrouver les idées claires pour admirer le mur de souvenirs d’Antoine Dupont où photos, maillot et trophées le décorent.
Il est 22h, il est temps de repartir. On reprend la voiture. Vingt mètres plus bas, la police est là. ‘Monsieur, papiers du véhicule s’il vous plaît. Vous avez bu?’. Non, non monsieur l’agent. Nous sommes journalistes et nous faisons un reportage. L’agent nous laisse partir. Bref, on s’est entraîné au Magnoac FC.
Dans les pas d’Antoine Dupont à Castelnau-Magnoac : on s’est entraîné avec le Magnoac FC !